Trottinant au milieu de mon lieu préféré, je pensais à ma belle fleur, celle qui partageait ma vie depuis maintenant quelques lunes. Je voulais rester avec elle toute ma vie, mais je savais que ce serait impossible. Pourquoi ? Parce qu'elle allait finir par fanée, pour mourir... Je m'efforçais de ne pas y penser, et cela marchait un peu. A chaque fois que cela me revenait en tête mon échine s'hérissait comme si quelqu'un m'attaquait. Des fois je versais une larme. Tout ça pour une fleur ? Ben oui, tout ça pour une fleur... Je ne sais pas comment exprimer ce sentiment qui m'unit vers elle, il est si fort ! C'est comme si s'était ma mère à quelques détails près bien sur. Ses pétales étaient magnifiques : d'un bleu violet brillant et au bout, à l'endroit qui les reliaient à la tige, une petite tache blanche. Ils avaient la forme d'un cœur. Sa tige est fine et grande. Ma plante vit près d'un grand arbre merveilleux un peu à l'écart de ses congénères. Il n'en existe qu'une seule dans tout le Paradis Floral. Après peut être qu'une de ses sœurs vit ailleurs dans le monde... Ah... Qu'est-ce qu'il est vaste ce monde ! Je me souvenais de la fois où j'étais tombé sur un jardin de Bipède fort agréable, mais eux n'étaient pas tellement accueillants. Cela c'était passé il y a bien 9 lunes et j'en avais gardé un bref souvenir. Mon voyage avait été long, mais j'en gardais chaque partielle, et chaque image si bien que je pourrais retourner à mon ancien foyer ! Sauf que je n'en n'ai aucune envie...

Revenons à ma fleur. Sous mes yeux elle scintillait d'une lumière éblouissante créée par l'astre solaire illuminant la terre de sa beauté. Je la trouvais particulièrement belle aujourd'hui. Comme à mon habitude, je m'assis dos au tronc de l'arbre, et je la contempla. Parfois je venais ici régulièrement me détendre en face d'elle et calmer ma colère. Cette mâtiné là, je n'avais rien de spéciale mais j'étais venu. Après l'avoir regardé, je m'étais mis à lui parler. Si quelqu'un m'avait vu, on m'aurait prit pour un fou...

« Je te trouve particulièrement belle aujourd'hui... Cela fait longtemps qu'on ne s'est pas vu, pas vrai ? »

Comme si elle me répondait, ses pétales violets se mirent à s'agiter. J'émis un sourire en coin et baissa les yeux sur les racines de l'arbre. Elles s'aventurait autour de ma belle amie, mais ne la touchait pas - du moins pas encore. Une feuille tomba sur mes oreilles. J'en oubliait presque que l'on était en hiver. Les rares fleurs restantes dans le Paradis Floral virevoltait dans le vent fraic. Je ne savais pas tellement quoi faire à part parler à ma fleur... J'aurais aimé rencontrer d'autres félins, mais ceux des environs étaient des chats de Clan. Il était hors de question que je m'aventurais dans leur terre aux risques d'en ressortir très mal en point. Même si j'étais un preux Guerrier, je ne faisais pas le poids face à 5 chats. C'est ainsi que je me tapa la discute avec elle. Elle ne me répondait pas tout le temps, mais ce n'était pas grave, je ne me vexe pas pour un rien. Quand j' pensais, je me demandais pourquoi je ne lui trouvais pas de nom. Peut êtres parce que "Ma fleur" suffisait largement.

Après avoir causer une bonne demi-heure, je me décida a partir. D'un petit mouvement de la queue j'effleurai ses doux pétales parfumés. Puis je commença à faire le chemin du Paradis Floral en sens inverse pour retourner dans la petite grotte ou j'avais élu domicile pendant quelques temps. Dans ma tête je me remémora le moment ou je l'avais rencontrer jusqu'à ce qu'une odeur parvint jusqu'à mon museau. Le Clan de l'Ombre ! Il ne valait mieux pas que je reste dans les parages, d'autant plus que ce Clan ne m'avait pas l'air très amicale avec les Solitaire dans mon genre... Trop tard pour m'enfuir, j'étais au centre de la prairie fleuris, et aucune cachette en vue. J'étais visible. Beaucoup trop. D'autant plus que les taillis et les arbres se trouvaient à une bonne centaine de queue de renard de moi ! Un mouvement de buisson vers la droite me fit bondir en l'air. J'hérissa l'échine et me mit en position de combat, la queue toute ébouriffée. Non. Je ne devais pas réagir comme ça non plus, nous sommes en terre libre après tout ! Mon pelage se dégonfla et je me contenta de dire le plus calmement possible, malgré mon incertitude, ces mots :

« Salut. Tu veux quoi ? »

Je parlais à un buisson, mais un chat - ou plutôt une chatte, sortit des fourrés portant sur elle l'odeur désagréable du Clan de l'ombre.